le montage

ETAPE COLLECTIVE :

Le montage est une écriture qui se fait à partir des éléments filmés dans la crèche Division Leclerc du Bourget.

Après avoir tourné par petits groupes de deux, le personnel de la crèche a confié ses rushes au monteur Guillaume Lebel. Il a regardé attentivement tous les plans et a tenté de « reconstruire » une histoire, un trajet, correspondant au mieux aux intentions premières du scénario.

L’INCIDENT TECHNIQUE :

Nous avons vécu plusieurs moments forts. En visionnant les rushes nous nous sommes aperçus, qu’un bon nombre d’images étaient dégradées, floues. Ce qui a été un moment totalement désespérant ! La caméra que nous avions utilisée (une PDX 150 SONY) a eu un problème électronique totalement invisible lors du tournage. En effet nous regardions nos images sur le petit écran déporté. Elles étaient nettes. Mais lorsque nous avons fait le transfert des cassettes dans l’ordinateur, nous n’avons pu que constater les dégâts. Il y avait 40 % d’images à jeter !.

Cette situation, est une situation de cinéma. Il faut réagir vite. Il faut « encaisser ». Ce qui est délicat dans notre démarche c’est qu’elle se passe pendant le temps du travail. Et on ne peut pas passer trop de temps à filmer le travail... car il faut aussi travailler. Donc Philippe Troyon a proposé en accord avec l’équipe de revenir filmer les plans défectueux deux journées en janvier 2014.

LE RETOURNAGE :

C’est une situation connue au cinéma : « les retakes ». Cela est assez étrange comme sentiment : refaire la même chose qu’il y a quelques semaines... est-ce toujours la même chose ? Philippe Troyon a expliqué à l’équipe qu’il faut tirer parti de cet incident et voir ce que celui-ci peut apporter de différent et peut-être de mieux lors d’un nouveau tournage ! D’autant qu’il a bénéficié des conseils du « premier spectateur » : le monteur Guillaume Lebel.

Cela a été le cas : la crèche n’avait plus tout à fait le même visage que lors du premier tournage (septembre) : les enfants ont grandi (çà va vite à leur âge), le rythme du travail semble être plus harmonieux... nous sommes en janvier, les enfants ont aussi pris des habitudes, les professionnelles sont dans leurs marques, les parents sont plus à l’aise... bref c’est un sentiment d’harmonie qu’il n’y avait pas en septembre, car c’était la rentrée (période d’adaptation), les professionnelles rentraient de vacances, les parents étaient un peu tendus, les enfants encore un peu « perdus »...

Il y a eu 10 heures de rushes en plus.

Pour le monteur c’est à la fois bien mais aussi c’est plus de travail et çà change la première idée de construction du film.

Une autre version a donc été montée avec les nouvelles images. Un mélange entre les images de septembre et les images de janvier ont pu se faire... des idées nouvelles ont émergé.

JOURNEE PEDAGOGIQUE :

Journée collective - projection et travail sur le montage

PERIPHERIE - MONTREUIL - SALLE DE PROJECTION
9H00 - 17H - 31 janvier 2014

En présence des professionnelles de la crèche De Lattre de Tassigny :
directrice, éducatrice, cuisinière, secrétaire, auxiliaires, lingère. (12 personnes)

En présence de l’équipe pédagogique de l’éducation à l’image : Philippe Troyon, Guillaume Lebel, Julien Pornet, Corentin Loterie.

DEROULE DE LA JOURNEE :

> Matin 9H30 - 12H30 en salle de projection

 Bilan et Introduction au montage par Philippe Troyon
 Projection de « l’ours » (premier montage bout à bout : 1H 30)
 Premiers ressentis
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 Repas
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> Après-midi 14H - 17H en salle de projection

 le montage [projection en final cut sur grand écran] par Guillaume Lebel
 réflexions collectives sur les changements à faire dans le montage.
 la suite : préparation des génériques, des textes de communication, de la projection en salle [Le Bourget ou Drancy]

- Conclusion de la journée pédagogique par Philippe Troyon

EN RESUME :

Une grande émotion est survenue à la fin de la projection du matin. Christine Mariette, la directrice de la crèche a laissé éclater (en larmes) son émotion, en remerciant tout ce travail collectif ainsi restitué dans le film. Travail de l’Observatoire mais aussi en continuité de la réflexion plus globale sur l’agencement pensé par son équipe au niveau de la redistribution des locaux, de la façon de travailler. Elle a vu dans ce film, tout le chemin parcouru depuis son arrivée à la crèche en 2007. Elle a ressenti combien son arrivée et son projet de crèche a porté ses fruits avec l’adhésion de l’équipe. Ce film est nécessaire pour le constater. C’est une petite crèche avec de grandes idées ! Elle a remercié toute l’équipe présente qui en a été très émue également. Chacune a exprimé son ressentie et on mesure la "dimension valorisante" d’une telle démarche collective.

L’Observatoire Documentaire démontre encore une fois toute sa pertinence et son utilité comme outil de réflexion et de valorisation au coeur du travail qui n’est pas seulement un rituel mimétique, mais aussi un ensemble cohérent et incohérent d’une multitudes de gestes et de pensées.