écrire et préparer le montage

Intentions de l’équipe de la crèche Bourdarias concernant la réalisation d’un documentaire.

o Ce que nous avons envie de montrer :

De notre travail :
  c’est un travail d’équipe
  c’est un travail invisible
  c’est un travail qui demande à être valorisé
  c’est un travail qui demande à être reconnu
  c’est un travail qui demande à être compris, appréhendé

Par rapport au travail autour du genre :
  comment nous sommes traversés par le genre dans nos pratiques
  c’est un projet dont nous ne pouvons pas nous séparer, sous prétexte de changement institutionnel
  c’est un travail qui dépasse la pratique pure d’une pédagogie auprès des enfants, il a aussi une implication dans notre façon de vivre le travail à la crèche.
  c’est un projet qui nous rend sensible à l’autre femme ou homme
  c’est un projet qui implique les parents
  c’est un projet qui a bousculé nos représentations
  c’est un projet qui aussi interagit dans nos vies personnelles

Comment nous emparons nous de décisions (transfert de gestion) qui ne sont pas les nôtres ?
  ces décisions (politiques et hiérarchiques) entrainent des contraintes au niveau de l’équipe
  ces décisions entrainent aussi des choix à faire individuellement
  ces choix, collectifs ou individuels sont vécus comme des contraintes car nous ne les avons pas choisis.
  Où est la part de liberté dans la prise de décisions à partir de contraintes non choisies ?

Que va devenir notre projet ?
  Lancé comme un TGV à vive allure vers l’avenir, nous voyons le transfert de gestion comme un aiguillage brutal que nous n’avons pas choisi de prendre.
  Au passage de l’aiguillage, surpris par la soudaineté du changement de direction, nous perdons des morceaux de notre train (collègues qui voient leur poste non repris ou devant un changement trop important de leur mission sont éjectés).
  A coté de ce changement de direction, nos anciens employeurs regardent le train circuler sur ses nouveaux rails, en souriant (ironiquement ?). Ils n’assurent au passage plus ou peu l’entretien matériel (motrice et voiture) du train, l’entretien intérieur des voitures, la mise à jour des logiciels de conduite…car nous sommes sur le départ.
  Sur ces rails se présente un tunnel. Les personnels navigants (machinistes, mécanos) et commerciaux (barman, hôtesses, contrôleurs) et les passagers sont très inquiets. Ils ne savent pas se qui se trouvent dans ce tunnel et à sa sortie…

Le transfert de gestion :
  c’est un mouvement vécu collectivement
  c’est un mouvement collectif mais qui a des répercussions sur l’individu
  l’expression de chacun sur ce que ce mouvement provoque à l’intérieur de soi en terme de :
o émotion
o remise en question
o rappel du passé
  l’expression des parents sur ce mouvement subit
  c’est un mouvement entrainant des changements qui nous amène vers de l’inconnu. Lorsque nous ne connaissons pas nous avons peur…
  pourquoi avons-nous peur ?
  nous avons l’impression d’être les pions d’un échiquier géant…

La crèche Bourdarias, un espace de liberté :
  la question se pose de savoir quel est notre espace de liberté pour maintenir le travail, le projet et la place de la parole en tant qu’expression du sujet dans une institution.
  A la crèche les réunions sont transversales, chacun y participe dans une libre circulation de la parole.
  La parole se fait naturellement en horizontal et/ou vertical entre chaque professionnel de la crèche.
  L’exercice de la démocratie se fait librement dans le respect de chacun.
  La crèche a une histoire certaine et l’équipe a beaucoup travaillé pour évoluer. Ce qui justifie d’où on vient pour justifier ce que l’on a.

Les effets du transfert de gestion
  face à une situation non choisie et vécue comme subite, les effets ressentis sont nombreux.
  La sidération, l’incompréhension, et le sentiment de « lâchage » institutionnel sont autant d’émotions traversées par l’équipe.
  C’est un travail de séparation, un travail de deuil.
  Dans un contexte trop confus, car il n’y a pas d’identification de qui va tenir sa parole sur le maintient réel du projet et surtout les moyens de sa poursuite (pédagogues, intervenants extérieurs), la pensée est freinée, voir s’arrête.
  Chacun est libre de choisir, mais l’enjeu est collectif

La question est de savoir comment conserver ce fonctionnement, cette liberté de parole fondamentale et comment conquérir la municipalité à cet exercice.
La liberté de parole est une forme d’exercice de la démocratie.
La démocratie vise à l’expression de ce qui nous anime dans le travail collectivement et individuellement, la liberté (dans les limites de ce qui ne nuit pas à autrui) et à l’égalité.
L’égalité vise à ce que nous sommes tous libres et égaux.
Nous vivons dans un collectif mais sommes des individus uniques, individuels, femmes et hommes. L’égalité est donc aussi une égalité de genre.

L’humain compte autant que le fonctionnement. Les deux ne sont pas incompatibles.

Forme (construite) :
  des scénettes ?
  un conte ?
  de la poésie ?
  de l’humour, drôle et dérisoire ?
  de l’émotion ?
  une œuvre d’art ?
  titre possible ? (le genre dans tous ses états, le passage…)

en filmant :
  les activités
  les moments de vie quotidienne
  les réunions
  les mouvements de groupe des enfants
  le loto (les discussions et le carnet de Line)… je rachète ma crèche !
  les bonjours
  des petits détails
  la réalisation des paravents
  la mallette « genre »


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